Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/79

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le bord de Marne. Comme je jettay les yeux dessus les eaux qui estoient fort claires en cét endroict là, je vy dedans une nymphe la plus belle que l’on se puisse imaginer. Elle avoit une coiffure de gase d’argent à petits boüillons, et une robe bleuë. Je me figuray aussi tost que c’estoit ma nayade, et que je devois employer mon temps à gaigner ses bonnes graces, puisque les charmes de Zenocrite avoient si bien operé. Belle nayade, luy dis-je avec un ravissement extreme, j’avoüe que la bien-seance vous oblige de paroistre ainsi vestuë aux yeux des hommes, mais maintenant je ne me puis empescher de dire que vous m’eussiez pleu beaucoup davantage si vous m’eussiez paru toute nuë comme