Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/846

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vous voulois donc dire, pastorale assistance, qu’il faloit que Lysis mourust puisque le ciel le vouloit avoir : mais pourtant il n’y à aucune consideration qui veritablement doive empescher que nous ne recevions sa mort avec les afflictions dont les hommes sont capables. Il ne faut pas qu’aucun d’entre nous fasse de dix ans le moindre sousris, et si cela luy arrive il doit estre condamné à l’amende, comment n’aurions nous point de tristesse, veu que l’amour mesme ne s’en peut exempter, tout dieu qu’il est, et je croy qu’il n’ira plus tout nud comme il avoit accoustumé par cy devant, pource qu’il faudra qu’il porte le dueil. Aussi estoit il fort obligé à ce berger qui travailloit tous les jours à rendre son empire de plus grande estenduë, et qui à sa mort a consigné son ame entre ses mains pour la conduire au lieu où les fidelles amans sont recompensez. Je ne vous dy toutes ces choses que pour ce que la coustume le veut ainsi, car je m’imagine que vous estes assez portez à rendre