Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/848

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estoit la vie du berger heros qui nous desiroit aprendre l’art de devenir heureux. Philiris mit ainsi fin à son discours dont Lysis ne perdit pas un mot, estant tout resjouy des honneurs que l’on luy faisoit. Hircan fit alors sortir les bergers et commanda seulement à Carmelin de garder le trespassé. L’on disna un peu apres, et l’on luy porta ce qu’il luy faloit, mais encore qu’il n’y en eust pas trop pour luy, il fut si charitable, qu’ayant fermé la porte, il en donna la moitié à manger à son maistre, qui confessoit qu’il n’avoit jamais eu si bon appetit que depuis qu’il estoit mort. Anselme s’en retourna chez Oronte pour y conter la plaisante avanture de Lysis, et mettre chacun hors de peine touchant l’opinion

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que l’on avoit de son trespas. Cepe