Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/860

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allay à la porte de l’enfer où Cerbere ne me pût faire de mal, à cause qu’il estoit lié pour lors d’une grosse chaisne de fer ; estant au milieu de ce grand palais, je voyois que toutes les autres ames fuyoient devant moy, ce qui me mettoit en une extreme peine, pource que j’eusse bien voulu les entretenir, et leur demander comment elles passoient le temps en ce lieu. Il y en eust enfin deux plus hardies que les autres qui me prirent et me menerent vers les trois juges, ausquels elles representerent que le royaume de Pluton s’en alloit perdu s’ils n’y mettoient remede, et qu’au lieu que l’on avoit tousjours mis peine pour y laisser l’obscurité, j’y avois tout d’un coup aporté tant de lumiere que j’estonnois tous les habitans de