Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/93

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y avoit des nayades ; neantmoins je seray desormais de vostre opinion par complaisance, et pour continuer mon histoire, je vous diray qu’ayant pris céte coustume de m’habiller en fille, je ne portois les habits d’homme que lors que j’estois forcé de me monstrer en public, encore me pesoient ils sur le dos. Comme j’estois une fois à ma fenestre il passa un seigneur du païs appellé Alcidamas, lequel m’ayant aperceu, s’imagina que j’estois la plus belle fille qu’il eut jamais veuë, tellement qu’il devint furieusement amoureux de moy, et vint dans ma maison avec cinquante espadassins pour m’enlever. Mes gens qui estoient accoustumez à me voir deguisé, luy dirent qu’il s’abusoit de chercher une fille, et qu’il n’y en avoit pas une en