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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/110

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vous trouvez tousjours quelqu’un qui parle trop haut et qui sans y penser aprend ses conceptions à ses ennemys qui sont cachez pres de luy. Ces autheurs ne songent pas que l’on ne void plus guere de ces fous là qui estans tous seuls se plaignent à haute voix, et font le recit de leurs infortunes. Apres tant d’impertinences que j’ay trouvees dans les romans et dans la poësie, vous voyez mon juge, que ce n’est pas sans sujet que je les mesprise, et je vous diray bien que quand il y auroit un de ces ouvrages qui seroit exempt de toutes les fautes que j’ay remarquees, je ne le priserois pas tant que le moindre recit veritable qui se puisse trouver au monde. Vous aprenez dans une histoire des choses que vous pouvez alleguer pour des authoritez, mais dans un roman il