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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/182

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voudrois bien que vous luy peussiez faire tenir le chemin de la vertu. Je ne doute point qu’il ne soit beaucoup vertueux, repartit l’hermite, il a eu presque envie de suivre la vie contemplative comme je fais : mais je croy que tout ce qu’il y a de mal, c’est qu’il est tousjours amoureux. Je le suis, et le seray eternellement (dit Lysis d’un ton fort haut) Charite est celle que j’ayme ; mon cousin l’a veu, tous les bergers le sçavent, les oyseaux, les arbres, les rochers, et les fontaines mesmes ne l’ignorent pas : car lors que je me plains de mon mal, tout ce qui n’a point d’ame en prend une pour m’escouter. Pourveu que vos amours ne visent qu’à un fidelle mariage, dit l’hermite, je ne seray jamais du rang de ceux qui les blasmeront : car le mariage est de l’institution de nostre Seigneur, qui apres la creation du monde donna Eve à