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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/22

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Au lieu de faire passer dans l’olympe la guerre que ses dieux imaginaires veulent mener l’un contre l’autre, il les faict venir combattre parmy les hommes. Il leur fait dire des injures l’un à l’autre, et leur fait faire des impertinences si grandes que je ne sçay comment les grecs qui les adoroient les ont pû souffrir. Comme si les grecs et les troyens estoient les seuls hommes qui fussent au monde, il ne faict les dieux attentifs qu’à ceux là. Ils ne parlent jamais des autres qui pouvoient estre en grande quantité parmy toute la terre, et desquels ils estoient aussi bien obligez d’avoir du soin. Ils ne songent qu’à faire battre ces deux peuples, et s’assemblent à tous coups pour cet effect, et bien qu’il y en ayt autant pour un party que pour l’autre,