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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/246

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Que leurs avantures soient fabuleuses ou veritables, mais je me mocque bien de ceux qui les prennent pour de vaillans champions, et qui comparent à eux tous les princes qu’ils veulent exalter : car s’ils eussent crû qu’ils pouvoient recevoir quelque playe, possible se fust-il monstré en eux quelque coüardise naturelle, et jamais ils n’eussent esté si resolument à la bataille. Je croy bien que vous ne songez plus à faire le heros, mais vous me voulez faire connoistre que difficilement vous abstiendrez vous d’estre encore berger, pour donner à Charite des preuves extravagantes de vostre amour ; quoy, voulez vous encore prendre garde aux morceaux que vous mangez, et combien de fois vous beuvez, afin d’honorer Charite ?