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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/249

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La crainte de desplaire à Charite gouverna son esprit tout à faict, tellement qu’il permit que l’on mist son habit de berger en tel lieu que l’on ne le vid jamais depuis. Ayant trouvé aussi dans son equipage le portraict metaphorique, et toutes les choses qu’il gardoit, parce qu’elles estoient venuës de sa maistresse, il les donna librement à Clarimond pour en faire ce qu’il luy plairoit. Il ne faloit plus qu’il vist des marques de ses anciennes erreurs, et son esperance estoit qu’il obtiendroit bien tost de Charite des faveurs qui seroient de plus grande consequence que celles-là. Puisque la seule lecture des romans avoit esté capable de luy donner tant de diverses imaginations, avecque les tromperies que l’on luy avoit faictes ; il faut croire qu’il avoit un esprit fort facile à persuader, et qu’il estoit aussi aisé de luy faire haïr ses extravagances, comme il avoit esté aisé de les luy faire aymer. Aussi avoüa-