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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/72

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thage où elle le fait joüir de Didon, et puis apres elle luy promet un autre royaume et une autre femme : mais quand elle se trouve dans les combats pour le secourir, et qu’elle faict d’autres actions qui ne concernent point l’amour, quelle explication est-ce que l’on y peut donner, veu que Venus à esté tousjours prise pour le plaisir que l’on gouste dans la joüissance amoureuse ? Ainsi tout le sens qui est donné aux fables soit par les physiciens soit par les philosophes moraux est fort sujet à clocher, si ce n’est qu’ils prennent les ouvrages par pieces selon leur fantaisie : mais quand ils le feroient si bien que cela pust servir à quelque chose, l’extravagance des poëtes ne seroit pas justifiee. Il suffit de ce que j’ay dit pour faire connoistre l’absurdité de ces explications, et c’est une reigle qui peut enseigner à treuver toutes les autres. Il est temps que je parle des poëtes que