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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/80

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de sa lire, et en chantant il aprenoit aux bergers qui estoient les statues des dames qui se voyoient autour de luy. C’estoient des princesses d’Espagne dont l’autheur pouvoit bien sçavoir toute la vie, et voila une belle finesse dont quantité d’autheurs se servent faisant raconter par prophetie ce qui est de leur temps. Ils devinent les choses quand elles sont venuës. Il est vray que le premier de nos bergers françois qui est Ollenix Du Montsacré n’a rien de semblable en ses bergeries de Julliette : mais il vaudroit bien mieux qu’il eust imité cela que d’avoir fait encore pis. Il divise son livre par journees, et fait venir des bergers dedans des prez et des boccages sans qu’il nous parle du lieu où ils se retirent