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CHAPITRE PREMIER


Luttes de classe et violence


I. — Luttes des groupes pauvres contre les groupes riches. — Opposition de la démocratie à la division en classes. — Moyens d’acheter la paix sociale. — Esprit corporatif.

II. — Illusions relatives à la disparition de la violence. — Mécanisme des conciliations et encouragements que celles-ci donnent aux grévistes. — Influence de la peur sur la législation sociale et ses conséquences.


I


Tout le monde se plaint de ce que les discussions relatives au socialisme soient généralement fort obscures ; cette obscurité tient, pour une grande partie, à ce que les écrivains socialistes actuels emploient une terminologie qui ne correspond plus généralement à leurs idées. Les plus notables d’entre les gens qui s’intitulent réformistes, ne veulent point paraître abandonner certaines phrases qui ont très longtemps servi d’étiquette pour caractériser la littérature socialiste. Lorsque Bernstein, s’apercevant de l’énorme contradiction qui existait entre le langage de la social démocratie et la vraie nature de son activité, engagea ses camarades allemands à avoir le courage de paraî-