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le vampire.

Puis, comme l’hôte sortait, il se leva et marcha vers le jeune homme.

— Je ne me trompe pas ? C’est bien à monsieur le vicomte de Saint-Loubès que j’ai le plaisir… de serrer la main.

— Mais certainement, mon cher de Rolleboise !… j’arrive de Cauterets où je vous avais laissé excessivement occupé à vous rendre incurable d’une maladie de cœur.

— Oh ! monsieur…

— C’est vrai, c’est indiscret. Comment se porte madame de Lormont, monsieur de Rolleboise ?… Est-elle encore aux eaux.

— Non, monsieur, elle revient à Paris.

— Ah ! pardon, c’est juste, vous êtes en voyage.

— La physionomie contrainte du jeune homme disait la gêne que ces paroles lui causaient. Monsieur de Saint-Loubès s’en aperçut.

— Mais enfin, s’écria-t-il, on se rencontre donc encore dans les auberges comme au temps des petits in-douze et des coches qui couchaient !…

— Il y a encore des auberges, monsieur le vicomte, et comme vous le voyez on a l’avantage de s’y rencontrer. Pour ce qui me touche, voici comment. Ceci soit dit simplement pour offrir mes excuses de cette aventure qu’on prendrait peut-être pour un pastiche. — Avant de revenir à Paris j’avais l’intention de m’arrêter quelques jours chez mon oncle, à Auch. Cette visite m’a donc écarté de ma route. Pour m’y remettre, j’ai pris un peu le chemin de l’école buissonnière. Ainsi j’ai descendu le Gers jusqu’à Agen la ville du poète Jasmin.