Page:Sorr - Le vampire, 1852.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
190
le vampire.

tout accomplir ; jusqu’ici tout a réussi ; l’avenir sera de même, mais j’ai besoin d’or.

— Tu en auras.

— Beaucoup d’or, reprit le juif, le regard allumé.

— Ah ! prends garde, Antarès, je ne suis pas une femme et on ne se joue de moi qu’une fois dans sa vie.

— Je suis votre serviteur, reprit humblement le juif.

— C’est bien, ne l’oublie pas, répliqua hautainement Horatio, en prenant la main d’Olivia. Maintenant, madame, qu’il vous plaise de sortir.

Sans s’inquiéter autrement du juif retombé dans ses paperasses, ils abandonnèrent son taudis.

La voiture attendait dans Corbets-Lane. À leur approche le cocher s’éveilla, et les chevaux, devinant le fouet, chauvirent des oreilles. Puis ils partirent au grand trot.

Un quart d’heure après, les mariés rentraient dans l’hôtel de Firstland,

Sur le seuil de son appartement, le lord prenant la main d’Olivia, lui dit d’une voix basse et pénétrante :

— Maintenant, madame, vous savez qui je suis et qui vous êtes. Amadeus est fou, Ophélia va mourir. Si vous prononciez un mot, si vous exprimiez un doute de soupçon, le jour s’éteindrait pour vous. Je vous désire une nuit calme.