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le vampire.

couche, elle pria ; mais, sa prière fut courte, car, le vertige s’emparait d’elle. — Silencieuse comme une ombre, la jeune fille marcha vers la croisée que frappaient les lueurs de la lune. Ses yeux, habitués aux ténèbres, distinguèrent aussitôt en face la tête du jeune homme. Elle ouvrit sans bruit.

Au même instant, un billet attaché à un bouquet, tomba à ses pieds. Ophélia ne décacheta pas la lettre, mais à la lueur du dehors, avec un crayon, elle écrivit sur l’enveloppe :

« J’ai rêvé de mon bon ange. Puis-je espérer de lui protection, respect et secours ?… »

Le bouquet alla retomber aux pieds de Robert.

— Oui. — Cria bas le jeune homme à travers l’espace étroit de la rue.

— Qui me répond de vous ?…

— Je vous le jure !…

— Sur quoi ?…

Robert rentra dans la chambre, et deux secondes après, lança dans celle d’Ophélia, un petit médaillon, entourant une miniature. Le papier qui l’enveloppait, contenait ces deux lignes :

« C’est le portrait de ma mère. Si je vous trompe, vous y cracherez dessus, vous le briserez et le jetterez dans un égout !… »

La jeune fille se dirigea vitement vers la porte. Avec toutes les précautions possibles, elle fit jouer la serrure, s’arrêtant aux moindres grincements de la clé, tremblant de voir tout à coup la chambre d’Antarès s’ouvrir. Mais, quel fut son effroi, d’entendre le même bruit dans la porte de ce dernier !… Une main faisait lentement glisser