Page:Sorr - Le vampire, 1852.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
294
le vampire.

rement par une exclamation gutturale des plus britanniques.

— Oh ! c’était étrange !…

— Silence ! fit Antarès en attirant le gentleman dans son logis et en refermant aussitôt la porte qu’il avait ouverte avec tant de précaution.

— Mais, ce n’est point une erreur ! C’est bien en face de monsieur le comte que j’ai l’avantage de me trouver ? s’exclama de nouveau le baronet en le regardant itérativement de haut en bas comme s’il le pelotonnait de son rayon visuel.

— Lui-même. Eh bien ! que désirez-vous ? fit d’une humeur contrariée notre prétendu juif.

— J’espérais rencontrer ici un nommé Antarès.

— Moi aussi ; je ne l’ai pas trouvé. Il est probablement sorti.

— C’est bien ici son appartement ?

— Je le suppose.

— C’est étrange ! observa sir James.

— Nullement, monsieur. Nous sommes venus tous les deux voir quelqu’un qui se trouve absent, voilà tout.

— C’est vrai. Aussi, je vais l’attendre. Néanmoins, pardonnez-moi, monsieur le comte, la singularité peut-être inconvenante de mon observation, mais votre costume est assez bizarre. C’est sans doute par excentricité que vous portez une blouse à Paris ?…

— Non, monsieur.

— Ah !

— J’ai pour cela des raisons inconnues à vous.

— Ah !

— Asseyez-vous, monsieur.