Page:Sorr - Le vampire, 1852.djvu/354

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
350
le vampire.

à prendre le parti de cette femme, mais effrayé et tout ahuri du nouveau drame qu’il voyait surgir devant lui. Ce pauvre jeune homme aspirait au calme de la vie de tout le monde, et il avait bien raison. Il sonna.

— On va vous habiller, madame ; je reviens vous prendre dans un quart d’heure.

Hannah, la femme de chambre entra toute bouleversée :

— Ah ! mon Dieu, s’écria-t-elle en violant tout à fait l’étiquette anglaise, ah ! mon Dieu, je ne sais ce qui se passe ici !… Mylady a disparu ; et j’ai toute la nuit entendu du bruit dans l’appartement de mylord.

Robert sortit. Dix minutes après il rentrait effaré.

— Madame, cette maison est maudite, fuyons !…

— Robert, sur votre honneur, je peux vous suivre !…

— Sur mon honneur, vous pouvez vous fier à moi, pour le vôtre, vous le devez.

Ils sortirent. Les couloirs, les escaliers étaient déserts ; ils ne rencontrèrent personne sur leur passage. Il pouvait être neuf ou dix heures de la matinée.

À peine avaient-ils franchi la dernière porte des cours, qu’ils aperçurent sur la route un individu qui venait vers eux. Plus Robert approchait, plus il croyait reconnaître ce visage. Aussi, s’écria-t-il à proche distance.

— Je ne me trompe pas, c’est le vicomte de Saint-Loubès.

— Lui-même, M. de Rolleboise. Où portez-vous vos pas si matin ?… Ah ! je reconnais madame !… Mme de Lormont acceptez mes salutations respectueuses.

— Mon cher ami, nous fuyons.

Le vicomte soubresauta. En effet, je dois rappeler au souvenir de mon lecteur, les tendances de ce personnage