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le vampire.

loin d’ici… On ne laisse pas ses amis ainsi au milieu des champs !…

M. de Saint-Loubès s’apprêtait à s’exclamer de nouveau, mais son ami le prit par le bras et l’entraîna malgré lui vers sa voiture. Le vicomte se résigna. Aussi bien avait-il hâte de quitter un pays où il se passait des choses tellement extraordinaires. Lorsqu’ils furent tous les trois assis, le cocher attendant pour partir l’ordre de son maître, celui-ci se tourna vers son ami Robert et sa compagne.

— Où désirez-vous fuir ?

— Au fait, observa Rolleboise, je ne sais. Madame, où allons nous ?

— Rejoindre mon mari,

— Où est-il ?

— Mais, lorsqu’on m’a enlevée de ma voiture nous étions sur la route d’Édimbourg. Peut-être s’est-il arrêté avant ; car il doit remuer ciel et terre pour me faire retrouver. Allons à Édimbourg, là nous apprendrons sans doute quelque chose.

Une heure après, les trois voyageurs arrivaient à Lanark où ils déjeunèrent sans aucun incident, ce qui contribua un peu à tranquilliser le vicomte. Le même soir ils atteignaient la capitale de l’Écosse.

Édimbourg, par les tendances littéraires de ses habitants, est une ville toute française. Il n’est pas dans cette cité une jeune miss un peu rêveuse qui ne mette au jour un joli volume jaune orné d’une intitulation nébuleuse, il n’est pas un nubile homme qui n’écrive un livre de légendes, il n’est pas un esprit sérieux qui ne rédige une revue. Les niais, les cerveaux bourgeois, ceux qui