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le vampire.

— Aimé ?… si, une fois.

— Et la femme par qui je puis souffrir aujourd’hui, je l’aurai à ma merci.

— Non-seulement, mais encore vous pourrez me la donner après,

— Pour cela, que faut-il faire ?…

— Venir parmi des hommes qui vous serviront, et obéir à un seul.

— À qui ?…

— À moi. — Surtout ne croyez point que je vienne ici pour satisfaire chez vous une haine qui m’est indifférente, pour venger une vanité froissée. Non ; j’ai besoin de vous, voilà tout. D’ailleurs, je ne marchande nullement votre résolution. En acceptant, vous perdez toute volonté.

— Mais, je dépendrai de vous !…

— On dépend en ce monde toujours de quelqu’un plus ou moins digne de soi-même. Maintenant, une femme vous tient sous sa volonté. Je ne vous l’impute pas à faute, je le constate simplement. D’ailleurs, songez qu’en, agissant seulement par moi, beaucoup d’autres agiront par vous. Pour punir la raillerie d’un homme, vous exposeriez vos jours, votre famille, votre honneur ; ne ferez vous donc rien pour vous venger de celle d’une femme ?…

— Une raillerie !… Oui, il vous est facile de nommer la chose ainsi !… — Qui êtes-vous ?

— Qui je suis ? Je suis lord Horatio-Mackinguss, pas autre chose ; votre compagnon de voyage, voilà tout.

— Et en acceptant vos conditions, je ne m’engage ni à assassiner, ni à voler, ni à fausser mon honneur ?…

— Me prenez-vous donc pour un chef de brigands ?…