Lorsque le Bouddha fut âgé de quatre-vingts ans, il sentit ses forces s’en aller et il dit à Ananda[1], qui était toujours près de lui : « Ananda, mes années sont nombreuses ; je suis un vieillard ; la mesure de mes jours est pleine et mon voyage terrestre approche de sa fin. » Ananda fut saisi d’une grande tristesse et supplia le Maître de rester encore sur la terre. Mais le Bouddha lui reprocha une telle faiblesse et lui dit : « Ne t’ai-je pas enseigné, Ananda, qu’il est dans la nature essentielle de toutes les choses que nous aimons, que nous devons nous en séparer et les abandonner. Tout ce qui a été enfanté, tout ce qui est devenu et qui a commencé porte en soi-même la nécessité de périr. Comment donc serait-il possible qu’un être humain ne périsse pas,
- ↑ Ananda était le compagnon personnel du Bouddha, depuis le moment où il était entré dans la Confrérie des Élus. C’était celui de ses disciples que le Maître aimait le plus, à cause de sa simplicité, de sa tendresse de cœur et de son dévouement.