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Page:Soubies - Le Théâtre en France de 1871 à 1892, 1893.djvu/164

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une indisposition de son principal interprète, Damala, l’auteur eut la fantaisie de donner, à sa place, la réplique à Sarah Bernhardt. Enfin, avant d’aborder le drame au cadre moderne, et pour laisser le lecteur sur un souvenir gai, citons, toujours à l’Ambigu, le refuge des dramaturges en détresse, l’étonnante Bertrade de Montfort, d’un commissaire de police de Philippeville, M. Hamon, et un Spartacus d’un amateur, M. Thalray, dont les prodigieux anachronismes stupéfièrent l’auditoire.

Peut-on trouver dans ces drames, plus ou moins historiques, la trace d’une évolution quelconque de ce genre fort ancien ? On en peut douter, et, si elle existe, elle n’est guère apparente. A peine noterait-on, chez certains auteurs, un peu plus de souci de la vérité historique, et ce progrès même est contestable. Le rajeunissement nous a-t-il été apporté par le drame ou le mélodrame à cadre contemporain, et pris dans des milieux bourgeois ou populaires ? Écartons d’abord quelques pièces bien accueillies, à la vérité, mais qui ne prétendaient à rien innover : la P’tiole, de M. Drack, déjà nommé comme l’un des auteurs d’un Cromwell ; le Prêtre, de M. Buet ; le Petit Jacques et Maihias Sandorff, tirés, par M. Busnach, de deux romans, l’un de M. Claretie, l’autre de M. J. Verne ; le Crime même, de MM. Bertol-Graivil et Valabiègue, emprunté à un fait divers tout récent, ce qui n’est plus une hardiesse depuis Fualdès ; écartons même l’As de trèfle, de M. P. Decourcelle, bien qu’à de certains détails d’observation juste se manifestent des tendances nouvelles, et arrivons aux drame