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« PRO DOMO »



M. Louis Bertrand réédite ce matin, pour les lecteurs de l’Écho de Paris, la scène toujours réjouissante du sonnet d’Oronte. Nous avons eu le malheur de ne pas beaucoup admirer son nouveau roman Sanguis martyrum. Il est, naturellement d’un avis contraire, et le trouve admirable.

Et je vous soutiens, moi, que mes vers sont fort bons,

disait Oronte, et il ajoutait :

Croyez-vous donc avoir tant d’esprit en partage ?


À quoi Oreste répondait doucement :

Si je disais vos vers, J’en aurais davantage.

Les auteurs insuffisamment loués à leur gré n’ont pas changé, quant au fond, depuis Molière. La différence n’est que dans la forme : ils sont beaucoup plus mal embouchés. M. Louis Bertrand flétrit notre « obturation intellectuelle » et notre « ignorance de primaire » ; ce qui ne l’empêche pas de nous traiter, trois lignes plus bas, de « champignon de Sorbonne ». On croyait que la Sorbonne appartenait à l’ordre de l’enseignement