Page:Souday - Pro domo, paru dans Le Temps, 6 septembre 1918.djvu/5

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de M. Louis Bertrand. Nous avons toujours reconnu, nous avons été souvent des premiers à reconnaître le talent des auteurs et le mérite des ouvrages les plus éloignés de nos propres opinions. Nous avons publié des articles fort élogieux sur M. Maurice Barrès (qui nous en a remercié en nous accusant de trahir la cause de la France, comme admirateur de Wagner et de Nietzsche, qu’il a tant admirés lui-même), Frédéric Masson (qui a gracieusement demandé, pour les mêmes raisons, qu’on nous fusillât, si nous étions conscient, ou qu’on nous enfermât, dans le cas contraire), Mistral, saint François d’Assise, Léon Bloy (qui nous a qualifié de nègre), Paul Claudel, Charles de Pomairois, Elémir Bourges, Francis Jammes, Charles Péguy, Pierre Lasserre, et d’autres encore, qui ne sont certes pas de nos amis politiques ou philosophiques.

En ce qui concerne M. Louis Bertrand, nous avons toujours saisi avec empressement les occasions de le complimenter : ce n’est pas notre faute si elles sont un peu moins nombreuses que ses publications. Nous avons toujours distingué entre son talent, qui fut brillant dans plusieurs volumes, et ses théories de champion de l’école