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Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/151

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ses très-extraordinaires à ce qui s’était passé. Il n’avait encore rencontré ni de tels caractères, ni éprouvé de telles aventures, et il voulut se donner le loisir d’y réfléchir.

Lorsque M. Buré et Luizzi se séparèrent, il était déjà assez tard pour que Luizzi n’eût plus le temps d’avoir l’explication qu’il voulait demander à son diabolique ami ; d’ailleurs il lui fallait partir presque sur-le-champ. Deux heures après, il roulait en chaise de poste, et, vers le milieu du jour, il entrait dans la forge de M. Buré.

Sans lui laisser un moment de repos, et après un déjeuner pris à la hâte, M. Buré conduisit le baron dans son établissement, et ne le ramena à sa maison d’habitation qu’à trois heures, au moment du dîner.

Toute la famille était assemblée ; Luizzi regarda madame Buré : c’était une femme charmante, gracieuse, avenante et pleine d’une douce sérénité. Son père et sa mère, le père et la mère de M. Buré étaient là, et deux jeunes filles de quinze et de seize ans se tenaient près de