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Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/153

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vant lui le modèle d’une vie parfaitement heureuse. Madame Buré surtout lui semblait une douce et ravissante réalisation de la femme à qui toutes les affections abondent au cœur pour le remplir d’amour et le répandre ensuite autour d’elle, comme la large coupe de nos fontaines où l’eau monte sans cesse, par des conduits cachés, pour en redescendre en nappes fraîches et pures. Luizzi se sentit heureux de ce spectacle, et quand le soir fut venu, il se retira le cœur content. Cette journée avait si bien contrasté pour lui avec celles qui venaient de passer, qu’il se plaisait à en rechercher les moindres circonstances.

— Quelle femme que cette madame Buré ! se disait-il, quelle exquise beauté ! quelle gracieuse simplicité ! Certes, jamais personne ne pensera à troubler une âme si calme, une vie si sereine ; tandis que la marquise et madame Dilois…

Comme il achevait mentalement ces noms, il se souvint de sa résolution d’apprendre le secret de leur conduite. Il balança longtemps, car par un secret avertissement, il lui semblait