Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/163

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— Elles vous prouvent tout au plus que, lorsque je trouve une femme aussi parfaitement gracieuse et charmante que vous l’êtes, je tâche de lui montrer que je comprends tout ce qu’elle mérite d’hommages.

— Oh ! dit madame Buré en riant, si vous n’êtes pas galant, du moins êtes-vous très-flatteur.

— Flatteur ! moi ? Vous savez bien le contraire, madame ; d’autres vous ont dit, sans doute, combien vous êtes jolie ; ils vous l’ont dit assez souvent pour que vous n’en puissiez douter. Je ne suis donc pas plus flatteur que galant.

Madame Buré fut assez embarrassée de l’aisance avec laquelle cet inconnu lui faisait en face de si grossiers compliments, et elle ne répondit pas. Ernest attendit un moment et reprit :

— Mes paroles vous auraient-elles blessée, madame, et ma rude franchise serait-elle sortie des bornes du respect ?

— Je ne puis le dire, et cependant je vous serai obligée de changer de langage.