Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

main, dans quelques jours, plus tard, vous me trouviez sur vos pas, partout où vous serez, ne vous en étonnez pas.

— Quoi ! monsieur, vous ne renoncez pas…

— Non, madame, non. Mais où vivez-vous donc, je vous prie ? Quels hommes vous entourent qu’il n’y en ait pas un qui vous ait fait comprendre tout ce que vous pouvez jeter de folie dans la tête et dans le cœur d’un homme ? Vous croyez peut-être que je joue une comédie ; tenez, mettez votre main sur ma tête et sur mon cœur : ma tête brûle et mon cœur bat avec violence.

Il avait saisi la main de madame Buré, et elle sentait le tremblement convulsif qui agitait Ernest.

Elle lui arracha sa main et se prit à trembler aussi, mais d’un effroi insurmontable.

— Vous avez peur, lui dit-il ; oh ! calmez-vous. Je puis contenir ma tête sans qu’elle éclate, mon cœur sans qu’il se brise, car j’ai une espérance. Je vous reverrai.

— Mais, monsieur, s’écria madame Buré d’une voix si suppliante qu’on sentait qu’elle