Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/213

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cette femme d’une si vertueuse apparence, et qui avait deux crimes si abominables à se reprocher ; ce nom d’Henriette mêlé à la conversation, tout cela inspira à Luizzi un vif désir de connaître les secrets les plus intimes de cette famille. Ainsi, au lieu de rentrer dans le salon commun, il prit un long détour pour arriver à la maison par une porte qui lui permît de monter chez lui sans être aperçu. L’allée qu’il suivait le conduisit à l’autre extrémité du parc et près d’un pavillon semblable à celui qu’il venait de quitter : c’était le logement du capitaine, de M. Félix Ridaire. Ce pavillon fut un nouveau sujet de méditations pour Luizzi ; en effet, il avait remarqué que jamais personne n’allait y visiter le capitaine : celui-ci s’y retirait toujours d’assez bonne heure et s’y faisait apporter son souper. Une idée assez bizarre fit présumer à Luizzi que ce pavillon, qui dans le parc faisait pendant au premier qu’il avait vu, devait avoir un secret qui, dans l’histoire de la famille, fît pendant à celui de M. de Labitte. Cette idée s’empara tellement de Luizzi, qu’il