Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les deux grandes passions innées de l’humanité !

— Ce n’est pas de la métaphysique que je te demande, mais une histoire.

— Je te la dirai demain.

— Tout de suite ; je veux la savoir.

— Je n’ai pas le temps.

— Je veux la savoir, repartit Luizzi en saisissant la sonnette.

— Eh bien ! dit le Diable, ose donc la regarder.

À ce moment, la fenêtre, qui était restée ouverte, sembla devenir la porte d’une autre chambre donnant de plain-pied dans la sienne. Luizzi ne vit rien au premier abord, car la chambre était faiblement éclairée par une lampe ; mais peu à peu il distingua les objets, et bientôt il aperçut dans cette enceinte une femme assise dans un large fauteuil et un enfant endormi sur ses genoux. Luizzi avait vu souvent de ces êtres pâles et maladifs dont l’aspect attriste et fait pitié, il en avait vus qui portaient en eux le principe