Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/307

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ami, que vous êtes un sot.

« Toute la résolution du capitaine céda à cette injure.

« — Misérable ! s’écria-t-il.

« — Eh ! venez donc, capitaine, venez donc ! il y a des épées chez moi.

« — Non, reprit Félix, qui se remit aussitôt, non, il faut d’abord vous chasser.

« Et craignant sans doute de céder à sa colère, il s’éloigna rapidement. Je voulus faire quelques pas pour aller vers Léon ; la force qui m’avait soutenue me manqua tout à coup, et je tombai évanouie. Quand je revins à moi, j’étais dans le salon de notre maison, entourée de toute ma famille. Les regards qu’on jetait sur moi étaient tous empreints d’une farouche sévérité. Mon frère seul me regardait avec quelque bonté. Je n’étais pas remise encore dans ma raison, que mon frère me dit presque avec douceur :

« — Henriette, es-tu coupable ?

« Ah ! malheur, malheur et malédiction sur