Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/354

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où ils pourront frapper assez sûrement la victime pour s’épargner la lutte et les cris. Alors il détourna les yeux et s’approcha de la porte par laquelle il était entré ; puis la fermant comme pour ensevelir plus profondément encore dans le silence le secret de cette tombe, il revint vers Henriette, et lui dit d’une voix sourde :

— Henriette, le crime ne sera pas plus grand, le remords ne sera pas plus affreux, mais la terreur sera moins incessante. Un homme est ici, un homme que j’ai surpris errant autour de ce pavillon et s’étonnant sans doute en lui-même de ce que personne n’en pût franchir le seuil. Il faut que cet homme y puisse entrer demain, pour que le soupçon ne germe pas dans son esprit ; il faut qu’il puisse y entrer sans qu’aucun cri l’avertisse, sans qu’aucune plainte lui révèle que ces murs renferment un être vivant. Henriette, pour cela il faut être à moi ou il faut mourir.

— Mourir ! mourir ! s’écria Henriette.

— N’oublie pas, malheureuse, que mon crime