Aller au contenu

Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trer à nu les passions des autres hommes, leurs espérances, leurs joies, leurs douleurs, le secret de leur existence, afin que je puisse tirer de cet enseignement une lumière qui me guide.

— Je puis faire tout cela, mais tu dois savoir que tes ancêtres se sont engagés à m’appartenir avant que j’aie commencé mon récit. Vois cet acte ; j’ai laissé en blanc le nom de la chose que tu me demanderas, signe-le ; puis, après m’avoir entendu, tu écriras toi-même ce que tu désires être ou ce que tu désires avoir.

Armand signa et reprit.

— Et maintenant, je t’écoute. Parle.

— Pas ainsi. La solennité que m’imposerait à moi-même cette forme primitive fatiguerait ta frivole attention. Écoute : mêlé à la vie humaine, j’y prends plus de part que les hommes ne pensent. Je te conterai mon histoire, ou plutôt je te conterai la leur.

— Je serai curieux de la connaître.

— Garde ce sentiment, car, du moment que tu m’auras demandé une confidence, il faudra l’entendre jusqu’au bout. Cependant tu pourras re-