Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’était trop dire au baron que sa visite dépendait de la bonne volonté d’un domestique pour qu’il se retirât ; il répliqua donc :

— C’est ce dont je vais m’informer moi-même.

Il marcha droit vers le salon, dont la porte était ouverte. Le valet s’écarta ; mais la chambrière se plaça fièrement devant la porte.

— Monsieur, quand je vous dis que vous ne pouvez voir madame ; il est bien étonnant que quand je vous dis…

— Mademoiselle, reprit poliment Luizzi, je vous supplie d’être moins impertinente, et d’aller prévenir votre maîtresse.

— Qu’est-ce donc ? dit une voix de l’autre côté du salon.

— Lucy, dit le baron à haute voix, à quelle heure vous trouve-t-on ?

— Ah ! c’est vous, Armand, repartit madame du Val avec un cri d’étonnement ; et elle s’avança vers lui, après avoir fermé derrière elle la porte de la chambre qu’elle avait entr’ouverte.

Armand courut vers la marquise, lui baisa