Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/75

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Luizzi ne répondit pas, et la marquise reprit après un moment de silence :

— Non, ce n’est pas cela ; mais votre arrivée est venue dans un moment… un moment bien singulier en effet.

Un rire triste erra sur les lèvres de Lucy, et elle continua, comme en s’excitant à ce rire :

— En vérité, Armand, la vie est un singulier roman. Êtes-vous pour longtemps à Toulouse ?

— Pour huit jours.

— Vous retournerez à Paris ?

— Oui.

— Vous y trouverez mon mari.

— Comment ! député depuis huit jours, il est déjà en route ? la session ne commence que dans un mois. Je pensais que vous partiriez ensemble.

— Oh ! moi, je reste : j’aime Toulouse.

— Vous ne connaissez point Paris ?

— Je le connais assez pour ne pas vouloir y aller.

— Pourquoi cette antipathie ?

— Oh ! elle ne tient qu’à moi. Je ne suis plus assez jeune pour briller dans les salons, je ne