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nais aussi celui-là ; il a été clerc chez nous : il nous a quittés pour se faire commis chez M. Dilois : c’était dans le temps que nous voyions ces gens-là ; mais j’ai déclaré à mon mari que s’il recevait encore cette pécore, je lui fermerais la porte au nez. Ah ! monsieur, avant ce temps Charles était un jeune homme charmant, attentif, dévoué, prévenant.

— Mais il est peut-être tout cela pour madame Dilois ?

— Mon Dieu, monsieur le baron, qu’il soit ce qu’il voudra pour elle ; ce n’est pas mon affaire.

— Je l’ai entrevu, ce me semble ; c’est un fort beau garçon.

— C’est-à-dire qu’il a été bien ; mais pas d’âme, monsieur le baron, pas d’âme ! après toutes les bontés que nous avons eues pour lui.

M. Barnet l’aimait sans doute beaucoup ? reprit Luizzi d’un air candide.

Madame Barnet s’y laissa prendre et répondit étourdiment :

— Mon mari ! il ne pouvait pas le sentir.