De tous les dons voilés qu’autrefois humblement
(Aumônes d’espérance et de douces pensées)
Elle avait faits sur terre aux âmes délaissées.
Combien mes yeux en pleurs, craintifs comme ma voix,
Avant de vous chercher se sont baissés de fois !
Daignez, soleil divin, oh ! daignez, sous Son voile,
Secourir d’un rayon la pâleur d’une étoile.
Je renaîtrai, Seigneur, et, mes yeux sur vos yeux,
Je reprendrai mon vol vers l’orient des cieux.
Vous êtes le Sauveur ; c’est vous qui, sur la terre,
Avez tendu la main à la femme adultère.
Vous ne laisserez pas, ô Christ, gémir en vain
Une vierge infidèle à son époux divin.
Mon cœur douloureux s’ouvre à celui qui délivre ;
Lisez, pour les changer, aux pages de ce livre ;
Venez en effacer un nom doux et mortel.
Vous le savez, Seigneur, je pleure Idaméel !
Idaméel, cette âme autrefois fraternelle,
Qui ne me suivit pas dans la vie éternelle ;
Ce front en vain baigné dans les eaux du Jourdain ;
Ce regard dont l’absence a dépeuplé l’Éden ;
Cette voix qui n’a plus de voix qui lui réponde !
Nos berceaux ont posé sur le cercueil du monde ;
Et nous avons tous deux fermé sur nos sentiers
La grande chaîne humaine à ses anneaux derniers.
Mais au pied de l’Agar quand nous nous séparâmes,
Un bandeau différent couronna nos deux âmes :
Et j’ai pleuré sa chute, et j’ai senti, Seigneur,
Feuille à feuille à mon front se faner le bonheur.
Quelquefois même, ô Dieu ! moi, votre humble servante,