Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/13

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française, dont il a soutenu et rehaussé l’honneur dans sept grandes et nobles tragédies qui ont été autant de nobles et grands succès ( gloire unique de nos jours !) ; il a pu suspendre aux lambris muets sa lyre racinienne , quand les échos du théâtre lui ont manqué ; mais il n’a pas voulu raccorder sur un mode différent ni en changer le diapason, et la tragédie est morte du silence d’Alexandre Soumet comme de la mort de Talma ! »

« Ceux qui ont pu croire que l’illustre poëte s’était endormi dans sa gloire, peuvent voir aujourd’hui tout ce que ce prétendu sommeil cachait d’activité créatrice. Volontaire exilé de notre scène tragique , son génie se tourna une seconde fois vers la muse suprême qui ne l’avait pas oublié. La poésie épique offrait un merveilleux refuge à l’auteur de Sàul, de Clytemnestre , de Norma, d’une Fête de Néron, etc. Il y a si peu de talents à qui soit ouverte une pareille retraite ! et c’est là que la Divine Épopée s’élaborait.

«Il fallait une bien puissante imagination pour trouver un drame d’amour ayant son nœud et ses péripéties dans les trois mondes où se passe l’action du poëme ! Jamais la femme n’a été peinte sous des couleurs plus enchantées , et Sémida, la dernière Ève , se montre à nous comme un de ces anges des derniers temps, destinés à porter à Dieu les prières qui rachètent les âmes.

« Ce gigantesque ouvrage est véritablement l’Épopée de l’Infini. Il complète la grande époque poétique qui se déroule devant nous , et il deviendra désormais une de nos gloires, car il faudrait désespérer de toute littérature en France, s’il ne prenait place , dans nos bibliothèques, entre le Dante et Milton. »

M. Auguste Desplaces s’exprime en ces ternies dans

la Revue de Paris :

« Des douze chants consacrés aux développements de cette