Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/134

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Les grincements de dents succèdent au blasphème,
Il consume sa haine à s’abhorrer lui-même ;
Et, comme enveloppé dans un linceul de sang,
Jamais de ce miroir son spectre n’est absent.
A chaque changement que le tableau signale,
En aiguillons cuisants, l’étincelle infernale
Pénètre dans ses yeux qui, partout sillonnés,
Tremblent, dans leur orbite, à demi calcinés.
Si le feu trop subtil quelquefois les dévore,
Ils renaissent bientôt pour regarder encore.
Si son front, dans l’horreur d’une convulsion,
Se rejette en arrière et fuit la vision,
Un souffle faible et lent murmure… — Parricide ! —
Une main apparaît dans l’obscurité vide,
Une main de vieillard, une main sans couleur
Et dont lui-même un jour augmenta la pâleur !
Elle descend sur lui, flétrie et décharnée ;
Saisit par les cheveux sa tête condamnée,
Courbé le criminel écumant et hagard,
Et sur son châtiment ramène son regard.


X.


D’un autre réprouvé dans l’ombre je m’approche.
Ses deux pieds joints étaient enchaînés sur la roche ;
Il cherchait à grandir sa taille, et se dressant,
Se détachant du tronc d’un effort plus puissant,
La tête monta blême ; et sans cesser de vivre
Le tronc, d’un vol plus lourd, s’efforça de la suivre,
Il s’éloigna des pieds restés seuls dans leurs fers.
Et lorsqu’ayant touché le cintre des enfe