Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/136

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Des deux airains rivaux briser lés fronts ? hideux,
Et frères d’amitié, recommençant la vie,
A Castor et Pollux eux-mêmes faire envie !
Mais la haine toujours les traîne en ses combats,
Elle s’est faite bronze et ne les entend pas.
Les monstres plus ardents, mugissante tempête,
Avec un bruit de foudre, entrechoquent leur tête ;
Comme au sein de la nuit, lançant un double éclair,
Deux bombes, en tonnant, s’entrechoquent dans l’air :
L’abîme s’épouvante au bruit de ce supplice ;
Mais nul toréador ne descend dans la lice.
Nul Espagnol ne vient, d’un pas majestueux,
Jeter la vanderille au couple impétueux.
Nul n’ose des captifs tenter la délivrance ;
Et le combat parcourt son’ cercle de souffrance :
Et l’égale fureur des taureaux haletants
N’admet pas de victoire entre les combattants ;
Quelquefois, l’œil éteint, les cornes enlacées,
Et laissant sous le choc leurs forces terrassées ;
Tous deux, de roc en roc, dans des gouffres profonds,
Avalanches de fer, roulent du haut des monts.
Leur chute n’a pour eux que de vaines blessures
Leurs captifs labourés de noires meurtrissures,
Souffrent seuls de la lutte, et brisés et fumants ;
Du choc qui recommence ils ont seuls les tourments ;
Et voient jaillir sans cesse une large étincelle,
De cet airain blessé, par où leur sang ruisselle.


XII.


Et plus loin un damné, sur un pont de l’enfer,