Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/15

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« Je dois ajouter que M. Alexandre Soumet a enrichi son livre de comparaisons nombreuses, dont quelques-unes frappent les yeux de leur éblouissant éclat poétique. On dirait de grands médaillons., suspendus à distances, aux parois d’un temple.

M. Théophile Gautier, l’un des détracteurs les plus ardents de la Divine Épopée, écrit dans la Revue des Deux-Mondes :

« Les treize visions sont des morceaux d’un grand mérite, et le tableau de la coquette brûlée par ses pierreries et contente de son supplice, pourvu qu’elle garde sa beauté, est un morceau d’un éclat et d’une élégance peu communes. L’homme qui monte du fond d’un puits le long d’une chaîne dont chaque anneau représente un de ses crimes , est une invention digne du poêle florentin. Le récit de Néron a vraiment la grandeur et la simplicité antiques. M. Antoni Deschamps dans la France littéraire :

« Cette conception est grande, et on doit savoir gré au poëte d’avoir laissé bien loin derrière lui, quant au choix du sujet, tous les imitateurs de l’épopée homérique : il a tenté une nouvelle voie et il a réussi. Fidèle aux traditions antiques dans son culte pour le beau dégagé de tout alliage, M. Alexandre Soumet rappelle souvent la manière de Racine , son style est large et harmonieux, et , s’il manque un peu de contrastes, en revanche il a tout l’éclat, toute la pureté des grands écrivains de la Grèce et de Rome. Homère, Virgile, Tasse, Camoens, Klopstock, Milton lui-même, sont des poêles de la même famille ; la lyre épique n’a qu’une corde pour eux, la corde sublime : Dante seul en a ajouté une seconde à cette lyre divine, et c’est par elle qu’il existe, qu’il vit de sa vie propre et indépendante et qu’il prend fièrement sa place après les deux premiers et