Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/217

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Lorsque Caïn tremblant vit, le front dans la poudre,
Que ses dons sur l’autel n’attiraient que la foudre,
Il s’enfuit, méditant son sort inachevé.
Tel, et dans mon amour plus que lui réprouvé,
Loin de Cléophanôr et de la jeune fille
Je m’enfuis, adoptant les enfers pour famille.
Je pouvais, à mon gré, commander aux démons.
Le vieillard, en lançant contre un roc de ces monts
La sphère aux cercles d’or, en éclats fracassée,
Laissait tous ses secrets vivre dans ma pensée.
Son espoir funéraire était un crime vain ;
Ma tête suppléait au grand globe divin :
Ses forces, ses trésors de puissance et de gloire,
Passaient du fond de l’arche au fond de ma mémoire.
Le nombre, la parole, et le signe du feu….
Un homme disposait des arcanes de Dieu !
Et lorsqu’il condamnait notre planète en larmes,
Je pouvais le combattre avec ses propres armes.