Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/259

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Comme Dieu dans son ciel, je vis dans ma pensée.
Loin, bien loin de l’espace et du temps élancée,
Dédaignant le regard d’Herschell, de Cassini,
Mon âme ouvre son aile aux vents de l’infini ;
Et dans son large essor dépasse, vagabonde,
Le voyage élevé que fait l’esprit du monde ;
Puis, brûlante d’orgueil, redescend dans mon sein,
Pour couver sous ses feux mon immense dessein.

Creusons un nouveau lit au torrent de la vie.
Il faut à mon amour que la vierge asservie,
Dans ce bel Orient, premier-né du soleil,
S’éveille sur mon cœur du mystique sommeil.
De l’antre du jaguar au nid de l’hirondelle,
Les échos de ce globe attentif parlent d’elle ;
Le chant de l’alcyon a des soupirs d’hymen ;
Léviathan joyeux dit aux flots : — C’est demain. —
La tige du palmier, la cime du grand chêne,