Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/343

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Pour lui seul ma pensée,
Mollement cadencée,
Vole, concert flottant ;
Partez, je me résigne,
Et mon cœur est un cygne
Qui l’appelle en chantant !

Je suis de sa famille,
Comme la grenadille
Fleur de la passion.
Son amour seul m’enflamme ;
Pour faire éclore une âme,
Il n’en faut qu’un rayon. »

*


Telles, sous l’amandier, les notes amoureuses
Volaient comme l’abeille.
……………………………………………………………….
Or, les trois bienheureuses
Saluèrent, avant leur voyage de l’air,
Le palais de Marie, orient de l’Éther.
Leur soif mystérieuse aux coupes d’argyrose
Des sucs du nialeb boit les teintes de rose ;
Et doublant son parfum, leur lèvre, en l’effleurant,
Couronna de rayons le breuvage odorant.
Autour du front rêveur des trois tristes amies,
Emblème de leur crainte, un réseau de ketmies
Noua leur chevelure, et leur pied innocent
Quitta de ses rubis l’éclat phosphorescent,
Pour un jour ; car, selon les célestes usages,