Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/35

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trice triompher de notre désespoir et Jésus-Christ descendre lui-même pour le racheter, jusque dans cet enfer que nos mauvaises passions avaient allumé dans notre âme ! Je m’arrête... Mais peut-être votre devoir de critique indépendant devait vous commander de rechercher avec soin les diverses acceptions du mot éternité, depuis Zoroastre jusqu’à nous : peut-être deviez- vous interroger les étymologies orientales qui auraient jeté quelque jour sur cette question. Le mot Éternité se compose de la radicale E , qui signifie la vie , et qui était représentée dans les alphabets primitifs par le visage de l’homme ("_") et du fameux ternaire sacré. Le mot Éternité, pour la science philosophique, ne veut pas dire existence sans fin (car commencement et (in ne sont que des phénomènes de notre cognition sans aucun rapport peut-être avec les choses vraies en elles-mêmes ) , mais bien existence ternaire , existence nouménique, l’existence des existences. Je m’arrête... Mais saint Jean Chrysostôme aima mieux souffrir la persécution que de consentir à lancer l’anathème contre la doctrine d’Origène. J’ai l’assurance , Monsieur, qu’il eut été moins sévère que vous pour le sujet d’un rêve de la muse, et qu’il eût pardonné à mon illustre confrère, M. Villemain , ministre de l’instruction publique , d’avoir souscrit pour quarante exemplaires de mon épopée. J’ai l’honneur d’être avec une haute considération , Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur, Alexandre Soumet.

Paris, ce 21 mai 1841.

Voici quelques passages de la réponse de M. A. Vinet :

« M. Alexandre Soumet a rendu justice au sentiment qui nous a rendu sévère envers son ouvrage. Il ne nous appartenait pas de l’être pour notre compte ; mais nous étions