Épands ta chevelure embaumée au Carmel ;
Pour arrêter son vol, pour qu’il vienne à ton ombre,
Boire.tous les parfums de tes sept fleurs de miel.
Ne déracine pas le palmier adorable,
Toute une éternité refleurit dans ce don !
Du désert de notre âme il féconde le sable ;
Ouragan, laisse-lui son rameau de pardon.
Agneau, que ta toison forme une blanche trame
Qui dans ses nœuds divins enlace Idaméel,
Et, filet lumineux, enveloppe son âme,
Comme une perle pure, et la rapporte au ciel !
Idaméel, malheur ! le Christ se fait ta proie.
Lion royal, retiens tes lionceaux ardents ;
Avec leur Dieu captif n’amuse pas leur joie,
Sur les os de l’agneau n’aiguise pas leurs dents.
Maître, veux-tu l’encens, et l’or fin et la myrrhe ?
Oh ! prends du sombre roi les soupirs pour encens :
Que son cœur soit l’or pur qu’à tes pieds on admire ;
Ses pleurs, le baume amer, dernier des trois présents. »
Comme un grand pin, ployé, redressé par l’orage,
Bat tantôt le rocher et tantôt le nuage ;
Comme un vaisseau qui roule aux bonds des flots amers,