Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/457

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Lys trempé de lumière, ô blanche poésie !
Quand le soleil, le soir, ainsi qu’un roi d’Asie,
Disparaît lentement sous le dais enflammé
Que de ses fleurs de feu lui-même il a semé ;
O blanche poésie ! ouvre-moi tes calices.
Que de ton frais encens j’aspire les délices ;
Et que, durant la nuit, de doux parfums voilé,
M’apparaisse en ton sein tout le Ciel étoile.
Poésie, aigle immense, oh ! dérobe à la terre
De ton vol infini l’éblouissant mystère ;
Ravis-moi ; contemplons, de la hauteur des airs,
Ce monde mis à nu sous un de tes éclairs.
Traversons tous les deux sur tes ailes de flamme,
Sans être foudroyés, l’orage ardent de l’âme.
Trompons les pas du temps, et viens fixer mes yeux
Sur l’immortalité, ce soleil de tes cieux !!

Poésie, ô printemps qu’un séraphin ramène !
Printemps harmonieux de la pensée humaine ;
Oh ! laisse dans notre âme ouverte à tes couleurs,
Chanter autant d’oiseaux que tes prés ont de fleurs.