Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/481

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Tu peux dire à présent. Mon ouvrage c’est moi.
Tu fais voir qu’il était un but à la souffrance :
Terme le plus lointain du vol de l’espérance,
Donnant pour point d’appui le pardon absolu
A l’âme rachetée, à l’être réélu.
L’enfer bornait le Ciel ; le mal le bien suprême :
Je crois voir l’infini se compléter lui-même.
Tu peux, triomphateur, repliant tes drapeaux,
Plus qu’après les six jours rentrer dans ton repos.
Oui, ton dernier bienfait n’est voilé d’aucune ombre :
Ce bienfait est le mot des énigmes sans nombre ;
II explique le temps, l’homme, l’éternité,
Il t’explique toi-même en ta divinité.
Ce bienfait apparut à l’œil des Zoroastres,
Écrit pour l’avenir sur la clarté des astres ;
Et je comprends ensemble et la cause et l’effet,
Alors que je t’admire à travers ce bienfait.



Éloïm le premier, dont l’amour les contemple,
De la Jérusalem céleste ouvrit le temple
Aux adorations des nouveaux rachetés.
Les astres, proclamant leurs noms ressuscites,
Du fond de l’infini pour les voir accoururent.
Des arsenaux divins les foudres disparurent,
Ou transformés d’eux-même en ineffable don,
Devinrent des soleils rayonnant de pardon.
Aux saints frémissements des transports qu’ils éprouvent,
Tous les cœurs séparés pour jamais se retrouvent.
Chaque ange heureux embrasse, aux pieds du Tout-Puissant,
Ce qu’il perdit coupable et revoit innocent.
Lucifer triomphant vient, libre de ses voiles,
Éclairer les cieux même à son bandeau d’étoiles.