Page:Soupé - Études sur la littérature sanscrite.djvu/219

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LE RAMAYANA.

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��Vasishtha, sa belle-mère Soumitra. La perfide marâtre Kêkéyi, qui l'avait condamné à des entreprises si dangereuses, se repent de sa déloyauté, et il lui pardonne ; Bhârata remet à son aîné les sandales royales et lui rend compte de sa ges- tion. On rentre à Ayodhyâ en formant un cortège triomphal: les quatre frères, les quatre reines y brillent du plus vif éclat; les singes, qui, pour la circonstance, ont pris des for- mes humaines, y figurent, montés sur des éléphants. On offre des palais en toute propriété à chacun des chefs alliés ; on les comble tous, surtout l'excellent Hanoûmat, de splendides présents, ainsi que les vénérables brahmanes, qu'on n'oublie jamais dans ces jours de solennités et de largesses. Avec l'eau de la mer, puisée au moyen de quatre vases d'or, on pro- cède au sacre officiel de Râma et de Sitâ. Il semblerait que tout est fini et qu'il n'y a plus qu'à couronner l'œuvre par l'apothéose inévitable. Pourquoi l'auteur ou plutôt quelque copiste maladroit l'a-t-il allongée outre mesure et hors de propos par des développements oiseux? On ne sait à quel propos Sîtâ, qui devait être désormais à l'abri de tout soup- çon, est de nouveau bannie par Râma ; le magnanime Laksh- mana accompagne seul sa belle-sœur. Ils arrivent ensemble, à travers les bois, à la solitude du pieux mouni Vâlmîki, le même qui chantera leur renommée en vers immortels. C'est là que la malheureuse princesse de Mithilâ enfantera deux fils, Kouçî et Lava, qui porteront un jour au plus haut degré l'illustration de la maison d'Ikchwakou. Bien des années après, ces deux jeunes gens, allant déclamer à la cour de Râma le Râ- mâyana de leur maître Vâlmîki, sont reconnus par leur père, qui les embrasse tendrement et les garde dorénavant auprès de lui. Puis Sitâ, qui a expié par de telles afflictions son bon- heur passé, rentre miraculeusement dans les flancs de cette terre dont elle était, dit-on, - miraculeusement sortie. Enfin, au bout d'un règne qui ne dure pas moins de onze mille ans et dont le concours dévoué de ses trois frères et l'amour de ses sujets ont fait une ère de félicité et de concorde parfaites

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