Page:Soupé - Études sur la littérature sanscrite.djvu/285

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fléchissons.. Oui, c’est cela. (Haut.) mon respectable sauveur, si j’ai effectivement trouvé grâce devant vous, consentez à ce que je dépose ici mes parures ; c’était pour me les enlever que des brigands me poursuivaient.

TCHAROUDATTA.

Cette triste maison ne saurait vous inspirer une grande confiance.

VASANTASÉNA.

Vertueux mortel, vous vous trompez : ce n’est pas aux maisons qu’on doit se fier ; c’est aux hommes.

TCHAROUDATTA.

Eh bien ! Mêtréya, serrez ces bijoux.

Elle a menti pour se ménager un motif de retour, et elle part heureuse sous la conduite de Mètréya. A l’acte suivant, nous la voyons à son tour donner un asile à un samvahaka ou garçon de bains, autrefois un des domestiques de Tchàroudatta, qui, ayant perdu dans une maison de jeu tout ce qu’il possédait, a refusé de payer et s’est évadé après s’être battu avec le banquier ; elle indemnise son créancier, et il proteste de sa reconnaissance, décidé d’ailleurs à se faire désormais mendiant bouddhiste. Cependant, au troisième acte, tandis que les deux brahmanes, revenant d’un concert, se sont couchés, un troisième brahmane, Sarvillaka, que la dignité de son état social n’empêche pas d’être un voleur de profession, examine en dehors leur maison où il compte faire un bon coup. Mettant à profit les préceptes d’un traité sur l’Art de voler (Tchârya-Vidyâ) qui existait alors, il a pratiqué une brèche dans le mur de la rue et traversé le jardin ; il détache des briques de l’entrée, graisse les gonds de la porte et s’introduit à l’intérieur. Expert en effractions nocturnes, il enlève les joyaux déposés ; qu’on juge de l’épouvante de Mêtréya et de la douleur de Tchàroudatta, quand ils s’aperçoivent du larcin. La femme de ce dernier] lui remet